19 Mar La mobilité de la couleur
La mobilité de la couleur et son stationnement, 2000-2007
Théorie de la mobilité de la couleur et son stationnement :
Ce titre nous informe sur les deux sujets de chaque photographie: un objet mobile (moyen de locomotion) coloré et son stationnement c’est à dire l’endroit où le véhicule (de la couleur) s’arrête, lieu qui porte lui aussi ses propres couleurs.
Ce qui m’intéresse c’est l’interactivité qui existe entre ces deux sujets, le moment où les deux sujets portent les mêmes couleurs. Je pense que ces rencontres ne sont pas fortuites. D’une façon générale j’ai le pressentiment de prendre en photo le moyen de locomotion lorsqu’il est à sa place, lorsqu’il est rangé. Pour rationaliser une grande partie des photographies, il suffit de voir qu’un homme qui aime le bleu a des portes de garage bleues et a acheté une voiture bleue de même que le pêcheur qui aime le bleu a peint son bateau en bleu et comme il lui restait un peu de peinture en a profiter pour peindre son portail du même bleu.
Dans d’autres circonstances, une entreprise va coller les couleurs de son enseigne sur ses camions. Cependant, on peut remarquer que différentes entreprises utilisent des couleurs identiques: Un camion Mc Donalds prendra plus facilement son essence chez Shell que chez Total! Pour rendre compte de ces informations, mon travail se doit d’être précis (les couleurs doivent être exactement pareilles). Puis c’est par la multiplication des exemples que j’essaye de montrer que ce phénomène ne peut être une accumulation de coïncidences mais est issue d’une règle qui reste à définir. Les couleurs ont l’air innocentes, leurs rencontres avec un élément alentour semble être dû au hasard, et le phénomène surprenant qui les rassemble paraît inexplicable, alors des interrogations se posent.
Pour le cadrage de chaque prise de vue, je fais confiance à la position du véhicule par rapport au reste afin que les deux ou plusieurs porteurs de la même couleur soient réunis sur la même image. Quelques fantaisies sont volontairement incrustées dans la série pour prévenir de l’agacement et de l’ampleur que prend cette recherche sur ma façon de regarder. En effet, cette prise en considération de la couleur finit par déformer le regard et rend insupportable le fait de voir une voiture orange garée à plus de trois mètres d’un portail subissant une première couche d’antirouille!
The Mobility of Colour and its Stopping :
This title informs us about the two objects of each photograph: one colourful mobile object ( means of transport) and its positioning, this is to say the place where the vehicle stops is a place which bears its own colour also. I’m interested in the reciprocal action between these two objects, in the time when the two objects carry the same colour. I think that these encounters are not fortuitous. In general, every time, I have the presentiment of taking a photo when a vehicle is in its right place.
To grasp an essantial part of the photos, one has just to observe that a man who loves blue has a blue garage door and has bought a blue car.
Also, a fisherman who likes blue has painted his boat blue and because there is some blue paint left, he has painted his gate with the same blue.
In another case, a company will stick the colour of its logo on its trucks.Meanwhile we can notice that different companies use the same colour for their respective logos. A McDonald’s truck is more likely to take petrol at a Shell station than in an Esso service station!
To witness this information, my work has to be very precise ( the colour must be exactly the same). Then by the multiplication of examples, I try to show that this phenomenon is the outcome of a rule.
The colours look innocent, their encouter with an element in their proximity seems to be by chance and the astonishing phenomenon bringing them together appears inexplicable. Thus exiting our curiosity! For the framing of each shot, I always trust the position of the vehicle in order to associate its colour to the colours of the other object(s).
Some eccentric discrepencies are voluntarily imbedded in the series to prevent us from the irritation and the crowdedness provoked by this research on my vision.
Indeed, considering colour as a phenomenon in its own right ends up deforming our view and makes unbearable the fact of seeing an orange car parked more than four metres from a gate having only been covered with a first coat of rust preventive paint!