03 Déc Action / Réaction
Action / Réaction, 2021
REFUGE, Centre d’art contemporain La Villa Beatrix Enea
scotchs de peintre, dimensions variables
S’inspirant des lignes de rubans adhésifs posées sur les vitres des commerces en temps de guerre afin de les protéger lors des bombardements, Séverine Hubard détourne ici cet élément de défense sociale en vitrail art déco de fortune. Fidèle à ses principes, elle utilise des matériaux pauvres, accessibles – des scotchs de masquage colorés – afin de leur redonner, par le geste même, une certaine majesté. Les constructions géométriques qui viennent envahir l’ensemble des vitres de la Villa Beatrix isolent à la fois des regards extérieurs, créant un refuge rassurant, tout comme elles emprisonnent, ou maintiennent, la vue au cœur de l’exposition. Le visiteur ne peut s’échapper en regardant dehors, il est contraint de tout voir à travers le prisme de l’art, accompagné dans un jeu visuel propice à l’exploration intérieure. Il se concentre dès lors sur ce travail étudié de vides et de pleins, sur la transparence et la justesse de la composition abstraite, presque picturale.
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Tipi, 2021
REFUGE, Centre d’art contemporain La Villa Beatrix Enea
Bois flotté, branchages, vis, taies d’oreillers, sable, sculpture sur socle d’Édouard Cazaux, La Marne, vers 1950, plâtre
La construction pyramidale en bois et les sacs de sables posés en son milieu reprennent directement des édifications utilisées pendant la guerre afin de protéger les statues restées à l’extérieur des bombes ennemies. Seulement, par son titre renvoyant à la cabane enfantine autant qu’à l’habitat traditionnel amérindien, par les taies d’oreiller aux couleurs vives contenant le sable, par l’incongruité d’offrir un abri pour une sculpture à l’intérieur d’un bâtiment, Tipi s’amuse des codes du danger et de la préservation. L’œuvre La Marne d’Édouard Cazaux, elle-même inspirée des différentes sculptures allégoriques du fleuve qui parcourent l’histoire de l’art, se trouve ainsi mise en valeur par ce piédestal inversé. L’installation pousse le visiteur à s’interroger également sur la question de la conservation propre aux collections – celle de la Ville d’Anglet en l’occurence – et au dialogue qu’instaure l’art contemporain avec son passé, et avec notre patrimoine en général.